Le 22/05/2024 à 12:00
Grignon Pour Hervé Dreux, l’illustration est une merveilleuse mécanique de précision
Sur les réseaux, les salons ou au fil des expos, on découvre motos et autos dessinées par le Grignolain Hervé Dreux. Impressionnantes de réalisme, ses montures d’acier conquièrent une âme dans son impressionnant travail de colorisation. Un numéro d’équilibriste créatif qui a séduit collectionneurs et constructeurs de grosses cylindrées, mais aussi la galerie parisienne Art Moteur représentante de Hervé sur le circuit artistique national.
Il a toujours aimé dessiner se remémore-t-il. Tout gamin, il dévorait le journal de Mickey et picorait au fil des pages des personnages à croquer dans les marges de ses cahiers. « A l’adolescence puis pendant l’armée, j’ai délaissé le dessin sans jamais couper tout à fait. Après cette période et en marge de mes études, je me suis remis à la création, j’ai tout essayé, l’huile, l’acrylique, le fusain, mais c’est avec l’aquarelle que je me suis le plus éclaté. Je n’ai jamais pris de cours, mais j’ai perfectionné ma pratique dans les livres, en commençant par des petits formats. Plus je me suis senti à l’aise, plus j’ai accentué la taille de mes modèles ». L’idée d’en faire son métier ne l’a jamais vraiment effleuré. Pendant 38 ans il travaille au service dépannage d’EDF et assouvit sa passion en effectuant de petites expositions avec la Palette Albertvilloise : « J’ai même gagné quelques prix. En 1995, Rémi Martinetto avait fêté son jubilé et réuni plusieurs artistes à Conflans pour un concours. En peignant la fontaine, j’avais décroché le premier prix et gagné l’une de ses toiles ».
Comme Hervé Dreux a aussi une passion pour la moto, il se lance fin des années 2010 dans la réalisation d’un livre sur la moto dans la philatélie. Quatre années de travail et de recherche pour sortir l’ouvrage « La moto sur les dents ». « Il a fait sa petite vie raconte-t-il et m’a permis de nombreuses rencontres. Lors du salon du livre de Grésy, j’ai ainsi croisé Anthony Pinto, des éditions 3D Vision. Nous avons sympathisé et publié, en 2017 le livre « La Grande aventure de la moto en Rhône-Alpes ».
Une commande un peu particulière…
Les vingt illustrations qui y figurent séduisent les lecteurs. De plus en plus de constructeurs et de collectionneurs d’autos et de motos le contactent pour portraitiser l’objet de leur passion : « Aujourd’hui 75% de mon travail vient de la commande, quantifie-t-il ». Représenté par la galerie Art Moteur, Yves travaille une cinquantaine d’heures par semaine sous le statut d’artiste auteur. Une seconde vie professionnelle ? « Pas vraiment sourit-il, je considère l’illustration comme une passion, ce n’est que du plaisir ! ». Faire un dessin lui prend deux à trois heures, il utilise une table lumineuse pour entrer dans les détails et les proportions : « Ce qui me prend le plus de temps, c’est la mise en couleurs. Il me faut une vingtaine d’heures pour saisir les reflets, les ombres. Plus quand il s’agit de dessiner une voiture de rallye. Là, il faut que je reproduise tous les autocollants ! ». Parfois, on lui fait une commande un peu particulière… « Une personne m’avait demandé un logo Mustang qui s’éclaire la nuit. Techniquement, ça me paraissait impossible puis j’ai trouvé chez mon fournisseur un gel acrylique phosphorescent. Le jour, le dessin stylisé laisse une trace blanche sur fond noir, la nuit, il s’illumine. Le résultat est assez chouette ! »