Le 04/06/2024 à 14:06

Verrens-Arvey Marjorie Jacquet veut créer un collège alternatif unique en Savoie

Créer un collège alternatif, voilà le rêve un peu fou que poursuit Marjorie Jacquet depuis près de deux ans. Patiemment, en écoutant les uns et en observant les autres, elle a élaboré son projet, arrêté un cadre, défini ses ambitions… Elle aurait adoré lancer son école à la rentrée de septembre, mais il lui manque non pas le principal, mais l’indispensable. Un lieu.

« C’est la mission d’une vie, confie-t-elle, un projet du cœur. J’avoue que quand je me pose quelques minutes et y réfléchis, je me dis que je suis cintrée, mais j’ai envie d’y croire. Nous vivons dans un modèle sociétal de plus en plus inadapté à la jeunesse. L’individualisme croissant balaie des valeurs essentielles comme la tolérance, la fraternité, le partage. J’ai besoin de croire en une école où le collectif s’épanouit dans la bienveillance et la considération de ce que chacun est et non ce que l’on voudrait que chacun soit ».

« Donner aux enfants le moyen de se réaliser »

Et pour créer ce nouveau cadre scolaire, Marjorie a jeté son dévolu sur le collège : « Ce sont des années critiques où l’on projette les enfants dans des structures énormes où l’environnement peut vite devenir insécurisant. Le harcèlement, et j’en sais quelque-chose, provoque d’énormes dégâts » Elle évoque aussi des programmes scolaires qui laissent trop d’élèves au bord de la route… « Mais ce disant, je n’entre pas en guerre contre l’éducation nationale, elle met beaucoup de choses en places et nombre d’enfants s’y retrouvent. Mon collège alternatif, il s’adresse à tous ces gamins pétris de talents mais qui ne sont pas scolaires du tout. Je veux leur donner les moyens de se réaliser dans leur vie en dehors du formatage de l’éducation nationale »

Un enseignement ludique

S’il s’agira d’une école privée hors contrat, les programmes respecteront le tronc commun de l’éducation nationale : « que les professeurs enseigneront de manière plus ludique précise Marjorie. C’est formidable de maîtriser les maths et le français, mais si on peut apprendre ces matières tout en cuisinant, en créant un potager ou en plantant un clou, c’est tout aussi formateur pour la vie ! » Les cours le matin et, « comme les enfants ont plus de mal à se concentrer l’après-midi, observe Marjorie, il sera consacré aux pratiques artistiques, au sport ou encore à la découverte de la nature »

Recherche (désespérément) un local

Les effectifs, estime-t-elle, seront réduits, pas plus de 12 à 20 enfants par classe pour un temps de travail qualitatif et sans changement de salle. Si elle prône un enseignement différent, elle avoue avec humilité : « Ce ne sera pas un établissement destiné à récupérer les exclus du système ni une école spécialisée. Pour assurer ce type d’enseignement, il faut des moyens que je n’aurai pas » Et les moyens, regrette-t-elle, interfèrent inévitablement dans son projet : « J’aurais aimé proposer ce collège alternatif gratuitement, mais ce n’est pas possible. Je travaille de mon côté pour minimiser les coûts de scolarité, mais une participation que j’estime entre 4000 à 5200 euros l’année sera demandée aux familles ». Une chose est sûre, Marjorie ne s’enrichira pas grâce à son projet. Ce n’est du reste pas son objectif : « Si, à moyen terme, j’aimerais ouvrir plusieurs collèges alternatifs, il me faut, pour le moment, finaliser le premier. Et je me heurte au lieu. Je cherche un local de 70 m² au moins, aux normes ERP, dans le bassin albertvillois, avec un extérieur et un accès proche à la nature… si possible avec un loyer raisonnable ! »

Si vous avez dans votre portefeuille ce mouton à 5 pattes, n’hésitez pas à appeler Marjorie au 06 66 21 80 92. Vous participerez à l’éclosion d’un joli projet !

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