Le 08/08/2024 à 15:41

Savoie La Tarentaise fortement exposée aux méfaits du radon

Le radon est la 2e cause de cancer du poumon et tue chaque année 3 à 4000 personnes en France, autant que les accidents de la route ! Pourtant, la population n’a pas pris la mesure de ce gaz radioactif dangereux pour la santé. Une méconnaissance regrettable, surtout dans les secteurs les plus exposés (niveau 3) comme la Tarentaise. Alain Machet, président de Vivre en Tarentaise a développé un important travail sur le sujet. Et pour cause, il y a quatre ans, il s’est rendu compte en testant son logement que le taux de radon dépassait de trois fois les normes autorisées !

Le radon est un gaz résultant de la désintégration successive de noyaux radioactifs dont la source est l’uranium naturel présent dans les sols granitiques. En Savoie, plusieurs secteurs sont classés en zone 3, le niveau le plus élevé en terme de risques. « Beaucoup de logements ne sont pas touchés, rassure Alain Machet. Lors de notre dernière campagne de mesures, 125 dosimètres ont été distribués en Tarentaise. Dans 28% des cas, les habitations testées dépassaient la norme maximale autorisée de 300 béquerels par m3 d’air, on a même relevé un taux à 4100 dans un logement ». Il préconise des mesures pour les personnes habitant au rez-de-chaussée ou au premier étage : « Le radon provient du sous-sol et peut facilement traverser une dalle en béton ou des parpaings, il se joue également de films plastiques classiques. La diffusion du radon est encore plus vraie en hiver, lorsque les espaces sont moins aérés ».

En Tarentaise, une campagne permet de relever 28% de logements touchés par le radon

Tout le monde n’est pas affecté, mais selon Alain Machet, il est important que les gens soient sensibilisés au danger du radon pour prendre les mesures qui s’imposent. Et en l’espèce, il ne s’agit pas de déménager ou de détruire sa maison ! Non, il existe certains travaux à effectuer pour étanchéifier son logement : « Il y a quatre ans, j’ai pris conscience que nous vivions depuis des années dans un espace radioactif, or ce que je pouvais tolérer pour nous je ne pouvais l’accepter pour mes petits-enfants ! » Il a fait installer une VMC double flux, remplacé son poêle à bois, changé la dalle de son sous-sol et refait l’étanchéité de ses gaines quand c’était nécessaire.

Dans l’idéal, affirme-t-il, il faudrait une vaste campagne de sensibilisation à destination des populations comme des professionnels de la maçonnerie et du chauffage.

« Pour commencer, conclut-il, procurez-vous un dosimètre et disposez-le à hauteur de visage pendant deux mois de chauffe, en hiver. Une fois ce test effectué, vous pouvez l’envoyez pour interprétation à deux laboratoires : pearl à Limoges, la Criirad à Valence ».

Selon les résultats, des travaux peuvent donc être entrepris pour contrecarrer l’attaque toxique de ce gaz naturel d’autant plus dangereux qu’il est incolore, insipide et inodore.

Plus d’infos sur le site de Vivre en Tarentaise.

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