Le 10/10/2024 à 20:28
Projet de loi de finances 2025 : Un ajustement massif des effectifs dans la fonction publique
Le gouvernement de Michel Barnier a présenté ce jeudi son projet de loi de finances (PLF) pour 2025. Face à un déficit qui pourrait atteindre 7 % du PIB sans mesures correctrices, l’exécutif annonce des ajustements significatifs, avec des suppressions et des créations de postes dans la fonction publique.
Le gouvernement vise à ramener ce déficit à 5 % du PIB pour 2025.
Taxation des grandes entreprises :
• Les entreprises réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires seront soumises à une contribution fiscale exceptionnelle. Le gouvernement estime qu’elles contribueront à hauteur de 20 % de leur impôt sur les sociétés, générant 8 milliards d’euros de recettes supplémentaires.
• Les secteurs de l’innovation, de la réindustrialisation et de la création d’emplois seront soutenus.
Limitation des rachats d’actions par les grandes entreprises :
• Le gouvernement souhaite aussi limiter les rachats d’actions par les grandes entreprises, un mécanisme souvent utilisé pour distribuer de la trésorerie aux actionnaires. Cette mesure devrait rapporter 200 millions d’euros.
Taxation des ménage aisés :
• Les ménages disposant de plus de 500 000 euros de revenus fiscaux pour un couple sans enfant seront également mis à contribution. Cette mesure devrait rapporter 2 milliards d’euros.
Collectivités territoriales :
Une coupe de 5 milliards d’euros est prévue dans les budgets des collectivités territoriales pour 2025. Cette réduction affectera les budgets alloués aux régions, départements et communes, bien que le détail des secteurs touchés ne soit pas encore spécifié.
Administrations de sécurité sociale :
Les coupes dans les administrations de sécurité sociale, qui incluent les régimes d’assurance maladie et de retraite, atteindront 15 milliards d’euros.
Éducation nationale : une coupe sévère compensée partiellement
L’un des secteurs les plus touchés par ces ajustements est l’Éducation nationale. Le PLF prévoit une suppression de 4030 postes d’enseignants. Cette mesure est justifiée par la baisse continue du nombre d’élèves depuis 2017, qui devrait se poursuivre dans les années à venir.
Cependant, le gouvernement tente d’équilibrer cette réduction en misant sur le renforcement de l’inclusion scolaire, avec la création de 2000 postes d’AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap).
Ce plan aboutit à un solde négatif de 2030 postes au sein de l’Éducation nationale, car les créations de postes ne compensent pas totalement les suppressions d’emplois.
Ministères régaliens : priorité à la sécurité :
Les ministères régaliens, notamment ceux de la Défense, de la Justice et de l’Intérieur, verront leurs effectifs augmentés. En réponse aux défis de souveraineté et de sécurité nationale, le gouvernement a choisi de sanctuariser ces budgets.
• Ministère des Armées : création de 700 postes supplémentaires dans le cadre de la loi de programmation militaire, en réponse aux tensions internationales croissantes.
• Ministère de la Justice : augmentation de 619 postes, incluant des greffiers et du personnel pénitentiaire, pour soutenir l’effort de modernisation de l’appareil judiciaire.
• Ministère de l’Intérieur : stabilité des effectifs en 2025 après les recrutements massifs des années précédentes.
Fonction publique d’État : rationalisation des effectifs
• Ministère des Comptes publics : suppression de 505 postes, rendue possible grâce aux gains de productivité liés à l’intelligence artificielle et à la simplification des procédures, comme le prélèvement à la source.
• Ministère du Travail : 973 postes supprimés, principalement dans l’opérateur France Travail, en raison de la baisse du chômage.
Secteur des Sports, Jeunesse et Vie associative :
• Suppression de 40 postes