Raphaël Jay, alias Mister J est un type étonnant. Street artist épris de création urbaine et contemporaine, il réalise une grande partie de ses œuvres dans son atelier posé au cœur des montagnes. Et il cartonne au propre comme au figuré ! Au propre, il est représenté par plusieurs galeries et a été choisi par Albertville pour incarner un projet artistique original et inédit. Au figuré, son médium favori est le carton. Il récupère, dessine, peint, déchire, coupe, colle, il le chahute dans tous les sens avant d’en extraire une œuvre sublime de réalisme, un bijou figuratif dans un écrin abstrait. 

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Qu’on ne s’y méprenne, sa réserve apparente dissimule un appétit insatiable pour les rencontres et les défis. Sur son thème favori, la musique, il peint en concert ou devant ses admirateurs et quand on vient lui soumettre un challenge insolite, il ne réfléchit pas à dire oui ou non, il imagine juste comment il va pouvoir le relever ! C’est ainsi que, après avoir rencontré le maire d’Albertville, il a accepté de peindre les plaques d’égout de la rue de la république pour, rapporte-t-il, glisser une touche d’art au centre-ville et participer à rendre la piste cyclable plus visible. Le process n’est pas simple à mettre en œuvre, il faut se jouer du relief et dompter les caprices du temps. Les trois premières plaques peintes ont reçu du public des commentaires louangeux, elles ont aussi été taquinées par la météo et la fréquentation : « Les images, résume Raphaël, ont été altérées. Pour les suivantes, je travaille sur un procédé qui assurera au dessin une vraie longévité. Cela me permettra de passer de l’huile à l’acrylique, une peinture où je peux jouer davantage sur les nuances et être moi plus que je ne l’ai été sur les premières œuvres ». On a hâte d’admirer le résultat au fil de la rue et de son art singulier et d’une infinie subtilité.